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Pavel M. photographe
Né à Spotiniavia le 24/02/1962
Pavel a fait une drôle de surprise à son entourage : Il
s’est effacé le 23 mars 2003. Ce photographe reporter musical
si présent dans les milieux de la POP MUSIC a disparu sans raison
convainquante, entre l’aéroport de Paris-Orly et celui
de Spotniavia, alors qu’il travaillait sur sa biographie filmée
: « MUSIC PHOTOGRAPHER ». Cette production Franco-Spotniave
devait être réalisée par Utopia et krista
zaackito (connues, l’une pour être ambassadrice-fée, l’autre
pour ses films documentaires aux allures bucoliques). Personne ne sait
aujourd’hui encore s’il s’agit d’une disparition
volontaire ou non. Les enquêtes menées par l’entourage
proche de pavel M. et par les autorités n’ont révélé aucune
piste valide : les interrogations restent les mêmes : Pavel
a-t-il décidé de disparaître, ou l’a-t-on obligé ?
Où est-il ?
Beaucoup refusent la théorie du suicide (à juste titre
d’ailleurs, car aucun corps correspondant à celui du photographe
n’a été retrouvé) On pense alors à un
effacement volontaire, un éloignement soudain qui peut laisser
espérer un retour. Pavel est de ceux qui ne préviennent
pas.
L’enlèvement a souvent été évoqué,
car Pavel est de ceux qui ne se taisent pas.
Bien au contraire, il a toujours eu un côté doux gêneur
qu’il est difficile de museler, une position politique et contre-culturelle
de métissage qui ne correspond pas toujours à celle de
son pays. Jusqu’ici sa reconnaissance internationale lui a valu
de ne pas être jugé trop durement lors des procès
qui ont suivi les manifestations interdites, comme celle qui a eu lieu
en 1997 contre la fermeture des frontières de la spotniavie aux
réfugiés Katas. ON se souvient aussi du soutien qu’il
a apporté aux homosexuels lors des émeutes qui ont suivi
les mouvements pour la libération des moeurs gay et lesbiens
en 2001. Les amendes et emprisonnements de Pavels ont toujours été pris
en charge par l’OMDD (Organisation Mondial de la Désobéissance
Douce) et la revue musicale « NO SILENCE ». Mais sa motivation
et son engouement pour la cause humaine face à la crétinerie
mondiale se sont essouflées apparemment : quelques paroles enregistrées
par Utopia lors des répétitions avant le tournage (voir
le court documentaire «autobiographie interrompue » crée à la
suite de sa disparition) révèlent un homme pessimiste « qui
sent que l’on bascule vers une grande catastrophe » (propos
recueillis à Saint-Ouen le 17 mars 2003)
Pavel M. ne voulait pas être photographe. Et encore moins
dans le milieu de la « star-systèmisation ». Mais à 17
ans renvoyé du lycée, il commence à travailler
comme agent de service municipal dans la
banlieue de Spotniavia. Quelques
semaines après ses débuts de service, on lui met un
appareil photographique dans les mains. Le photographe officiel a
besoin d’un
assistant qui le suive sur tous les terrains. La magie lumineuse
a tout de suite enflammé l’objectif : l’adolescent
venait de découvrir comment supporter ce monde qui l’entoure,
comment « se » le raconter et le raconter aux autres… C’est
en 1977, lorsque le mouvement punk bat son plein à Londres
et que Kraftwerk commence à diffuser ses sons electroniques,
que Pavel associe l’image à la musique. La ville de
Spotniavia l’envoie régulièrement en déplacement à l’étranger
pour suivre les sportifs nationaux. Dans ses heures de liberté Pavel échappe à son
guide, et s’introduit dans les studios et les back-stage des
concerts muni de sa carte de presse pour approcher les groupes qui
font du bruit;
Très vite ses cadrages et ses propos lui valent l’amitié des
artistes qu’il rencontre… et lui font intégrer
le réseau des groupes : Adorno’s Tongue, Les Pistolets
roses, Los vibros (dont deux des membres formeront par la suite cet
incontournable
duo des années 80 : « DISTO-ORSION »… ©goran
vejvoda)
Ses rencontres et les amitiés pop musicales ne sont pas du
goût
de la ville qui l’emploie, ni de ses parents humiliés
par la liberté de ce qu’ils apellent encore « cette
curiosité obscène ».
Lors de sa première exposition « HERE WE ARE » en
1979, dans une petite boutique transformée à l’occasion
en galerie, le scandale éclate : Les images de concerts étalent
la décontraction connue de la culture musicale Underground.
Quelques visiteurs scandalisés tentent de détruire
les épreuves
exposées. Tout se termine dans un commissariat. Pavel y séjournera
3 jours pour avoir échangé des coups violents avec
les trois hommes qui ont détruit ses images, (On le retiendra
surtout pour en savoir plus sur ses rencontres à l’étranger).
Licencié par la ville, il est aussitôt soutenu et engagé par
une revue Pop internationale : « NO SILENCE», dont le
siège
est à Paris… La légende commence. Pavel s’affirme,
ses clichés deviennent une marque visuelle que les musiciens
Pop, expérimentaux, Jazz, indépendants, électroniques
et sans racines cherchent à avoir. Pavel ne refuse pas les
Grandes Stars, mais il reste avant tout l’iconographe des gens « bizarres »,
de ceux qui provoquent le doute et la curiosité. Des chanteurs à textes
qui balancent leur pipo electrique (monotache Noïse) aux rappeuses
marocaines qui affichent « no football » sur
leurs tee-shirt (Hard Raï Style). Ses images sont accompagnées
d’une
position culturelle et politique souvent en opposition avec la tradition
bien-pensante. Sa liberté effraie. Minoritaire dans un petit
pays endurci par la compétitivité commerciale et par
la « haine
raciale », il ne s’est jamais caché pour exprimer
ce que certains n’ont pas la liberté de dire…
On le pensait intouchable. Le milieu musical et le public restent
perplexes depuis 2003; un site internet baptisé « missing.pavel » a été mis
en ligne à l’initiative de l’association Française
MADC (Mimicry-anti-discret-canin) et de Utopia, sa grande complice.
On y consulte quelques clichés, une partie de documentaire
où Pavel
exprime des idées prémonitoirement pessimistes (filmés
quelques jours avant sa disparition). Comme le dit B.OF Gascony,
critique musical et ami de Pavel, « Il est peut-être
comme Arthur Cravan, il dérive sur un bateau du côté du
Mexique, et il a oublié qu’il dérive ».
Alors on espère.
Plus que jamais la contestation de la culture spontanée bouillonne,
et l’on attend le retour de Pavel. A son retour, Il aura énormément
de groupes à photographier. Il lui faudra peut-être
un assistant à son tour.
Texte de Zurlan Ewinsky pour Spotniavia Legend /Automne 2004
Traduction : Thislkà sakasik |
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